1. Qu’est-ce que le harcèlement moral ?
Définition légale et éléments constitutifs
Le harcèlement moral au travail se définit comme des agissements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail d’un salarié, pouvant porter atteinte à ses droits, à sa dignité, altérer sa santé physique ou mentale, ou compromettre son avenir professionnel.
Selon le Code du travail (article L.1152-1), le harcèlement moral ne nécessite pas une intention de nuire de la part de l’auteur : c’est la répétition des faits et leurs conséquences sur la victime qui comptent.
Les principaux éléments constitutifs du harcèlement au travail sont :
- La répétition des actes : un fait isolé, même grave, ne peut être qualifié de harcèlement moral.
- Une dégradation des conditions de travail : cela peut se traduire par une mise à l’écart, des critiques incessantes, une surcharge de travail injustifiée, etc.
- Des conséquences sur la santé du salarié : stress, anxiété, épuisement professionnel, voire dépression.
Exemples concrets de situations de harcèlement moral
Le harcèlement au travail peut prendre de nombreuses formes, parfois insidieuses. Voici quelques exemples concrets :
- Un manager qui critique systématiquement un salarié devant ses collègues et remet en cause toutes ses décisions sans justification.
- Un employé qui se voit confier des tâches impossibles à réaliser ou, au contraire, qui est privé de toute mission.
- Une mise à l’écart progressive d’un collaborateur, privé d’informations essentielles ou exclu des réunions importantes.
- Des humiliations ou moqueries répétées sur un aspect physique, une compétence ou un choix personnel.
Ces comportements, lorsqu’ils sont répétés, peuvent constituer un véritable harcèlement moral au travail, impactant gravement la santé mentale des salariés concernés.
Différence entre harcèlement moral, souffrance au travail et comportements toxiques
Il est essentiel de distinguer le harcèlement moral d’autres situations problématiques comme la souffrance au travail ou la présence de comportements toxiques au sein de l’entreprise.
- Harcèlement moral : il repose sur la répétition d’actes nuisibles, pouvant être le fait d’un supérieur, d’un collègue ou même d’un subordonné.
- Souffrance au travail : elle peut être due à un environnement stressant, une surcharge de travail ou des tensions internes, sans pour autant relever du harcèlement.
- Comportements toxiques : certains managers ou collègues adoptent des attitudes délétères (autoritarisme excessif, manque d’empathie, favoritisme…), mais cela ne constitue pas nécessairement un harcèlement moral si ces comportements ne sont ni ciblés ni répétés sur une personne en particulier.
Cette confusion fréquente montre à quel point il est nécessaire de bien comprendre ce qu’est réellement le harcèlement moral au travail, afin de ne pas banaliser des situations graves ni accuser à tort des comportements inappropriés mais non constitutifs de harcèlement.
2. Pourquoi et comment mener une enquête interne en cas de suspicion de harcèlement moral ?
L’importance de l’enquête interne : prévenir et agir efficacement
Face à une situation présumée de harcèlement moral au travail, l’entreprise a l’obligation d’agir rapidement. Une enquête interne permet de :
- Clarifier la situation : distinguer un véritable cas de harcèlement moral d’un conflit interpersonnel ou d’un climat de travail dégradé.
- Protéger les salariés : qu’il s’agisse de la présupposée victime ou de l’accusé, il est essentiel de garantir un cadre de travail serein et conforme aux obligations légales.
- Limiter les risques juridiques : en l’absence d’action, l’employeur peut être tenu responsable des faits de harcèlement au travail, même s’il n’en est pas directement l’auteur.
- Maintenir un climat social sain : une absence de réaction peut générer de la méfiance, de l’anxiété et une perte de confiance dans l’organisation.
Une enquête interne sur le harcèlement moral doit donc être menée avec neutralité, indépendance, objectivité et confidentialité.
Les étapes clés d’une enquête interne réussie
Lorsqu’un signalement de harcèlement moral au travail est effectué, que ce soit par la victime, un collègue ou un représentant du personnel, il doit être pris au sérieux et traité avec impartialité.
Une enquête interne est alors déclenchée, menée par un comité neutre et indépendant, idéalement composé d’experts formés à ces problématiques.
Cette enquête repose sur des entretiens confidentiels avec toutes les parties concernées – présupposée victime, mis en cause et témoins – afin de recueillir des éléments factuels tels que des e-mails, témoignages ou historiques de communication, car une simple perception subjective ne suffit pas.
À l’issue de l’enquête, l’employeur doit prendre des mesures adaptées : sanctions disciplinaires, médiation ou ajustements organisationnels, voire la mise en place d’une formation sur le harcèlement au travail. Enfin, une communication encadrée et un suivi rigoureux sont essentiels pour garantir l’efficacité des actions entreprises et prévenir toute récidive.
Les erreurs à éviter lors d’une enquête interne
- Minimiser ou ignorer un signalement : cela peut aggraver la situation et exposer l’entreprise à des poursuites judiciaires pour défaut de protection.
- Manquer de neutralité : une enquête biaisée ou menée par une personne ayant un conflit d’intérêts peut nuire à la crédibilité du processus. C’est pourquoi nous recommandons toujours de faire appel à un tiers extérieur.
- Négliger le suivi après enquête : une enquête sans action concrète ou sans accompagnement peut laisser les salariés dans un climat d’incertitude et d’insécurité.
Mener une enquête interne sur le harcèlement moral au travail est un exercice délicat qui nécessite rigueur, expertise et impartialité. C’est pourquoi il est souvent recommandé de former les managers et responsables RH et CSE à la gestion de ces situations complexes.
3. Le manque de formation des entreprises face au harcèlement moral
Un sujet encore mal compris et des confusions fréquentes
Le harcèlement moral au travail est une notion souvent mal interprétée par les entreprises et les salariés. Il existe une confusion fréquente entre harcèlement, souffrance au travail et comportements toxiques.
De nombreux salariés pensent être victimes de harcèlement moral, alors qu’il peut s’agir de conflits interpersonnels, de management inadapté ou d’une organisation du travail défaillante.
À l’inverse, certaines situations de harcèlement au travail ne sont pas identifiées comme telles, faute de sensibilisation. Par manque de formation, des managers ou collaborateurs peuvent adopter des comportements involontairement oppressants, et des potentielles victimes peuvent ne pas oser signaler leur détresse.
Cette méconnaissance entraîne des risques importants pour l’entreprise : mauvaise gestion des signalements, climat social dégradé, ou encore procédures prud’homales coûteuses.
Les conséquences d’un manque de formation pour les entreprises et les salariés
Ne pas former ses équipes à la prévention du harcèlement moral peut avoir des impacts négatifs à plusieurs niveaux :
-
Pour l’entreprise :
- Risque juridique accru en cas de plainte pour harcèlement moral au travail
- Hausse du taux d’absentéisme et du turn-over
- Dégradation du climat social et perte de confiance des salariés
- Atteinte à l’image et à la marque employeur
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Pour les salariés :
- Difficulté à identifier et signaler une situation de harcèlement moral
- Stress, anxiété et démotivation au travail
- Manque de soutien de la part des managers et des RH
- Sentiment d’impuissance face à un environnement toxique
Un manque de formation expose donc l’entreprise à des tensions internes et à des risques psychosociaux accrus.
Pourquoi former ses équipes est essentiel ?
Face à ces enjeux, il est primordial de sensibiliser les salariés, managers, élus CSE et responsables RH aux mécanismes du harcèlement moral au travail. Une formation permet de :
✔ Comprendre les éléments caractérisant le harcèlement moral et éviter les confusions.
✔ Savoir identifier les signes avant-coureurs et agir rapidement.
✔ Donner aux managers les bons réflexes pour traiter les conflits et prévenir les risques psychosociaux.
✔ Favoriser un environnement de travail sain et améliorer la qualité de vie au travail.
En formant ses équipes, une entreprise réduit les risques de harcèlement au travail, améliore son management et renforce son attractivité en tant qu’employeur responsable.
4. Nos formations pour mieux prévenir le harcèlement moral
Des formations adaptées à chaque besoin
Pour accompagner les entreprises à mieux appréhender le harcèlement moral au travail, nous proposons plusieurs formations ciblées, adaptées aux différents acteurs de l’entreprise :
Prévenir le harcèlement : une formation essentielle pour sensibiliser l’ensemble des collaborateurs aux risques du harcèlement moral au travail et aux bonnes pratiques de prévention.
Référent harcèlement CSE/CSSCT : une formation spécialement conçue pour les élus du CSE et de la CSSCT, afin de leur donner les compétences nécessaires pour identifier, signaler et traiter les situations de harcèlement.
Formation à la médiation : un programme destiné aux managers et RH pour apprendre à traiter les conflits et désamorcer les tensions avant qu’elles ne dégénèrent en harcèlement moral.
Formation à l’enquête interne (ENERP) : une formation approfondie sur la conduite d’enquêtes internes, formant au métier d’enquêteur en risques professionnels.
À qui s’adressent nos formations ?
Nos formations sont conçues pour répondre aux besoins de :
- Dirigeants et responsables RH, afin de sécuriser leur organisation et de mettre en place une politique de prévention efficace.
- Managers, pour leur donner les outils de management et éviter les dérives pouvant mener à des situations de harcèlement au travail.
- Représentants du personnel (CSE/CSSCT), qui jouent un rôle clé dans la prévention et le traitement des cas de harcèlement moral.
- Professionnels des enquêtes internes, qui doivent analyser les situations conflictuelles et intervenir en toute impartialité.
Les bénéfices concrets pour votre entreprise
- Réduction des risques liés aux plaintes pour harcèlement moral.
- Amélioration du climat de travail et renforcement de la confiance entre les équipes.
- Développement d’une culture d’entreprise saine, favorisant la prévention des risques psychosociaux.
- Optimisation des processus internes, grâce à des référents formés et des enquêtes menées de manière rigoureuse.
- Valorisation de votre engagement RSE, avec une politique active de prévention du harcèlement au travail.
Vous souhaitez mettre en place une formation adaptée à vos équipes ? Contactez-nous dès maintenant pour découvrir nos programmes et renforcer votre politique de prévention du harcèlement moral en entreprise.