Tout comme ses prédécesseurs, les stagiaires de la dernière session de formation, débutée en janvier 2018 à Metz, ont choisi leur nom de promotion : Socrate. Ils nous expliquent les raisons de leur choix :

Né au 5ème siècle avant JC, Socrate est considéré comme le fondateur de la philosophie. Il a succédé aux sophistes auxquels il s’opposait et est l’auteur du « concept ».  Il n’est connu qu’au travers des œuvres de ses disciples, lui-même n’ayant pas laissé d’écrit.

Sa démarche s’inscrit dans l’oralité, telle qu’on peut la voir dans les œuvres de Platon et de Xénophon. Il n’enseigne rien, car il n’affirme aucun concept ou aucune loi.

Au contraire, il cherche par des questions successives à faire progresser son interlocuteur, afin qu’il établisse, par lui-même, ce en quoi il croit et ce en quoi il ne croit pas. Toujours en se fondant sur des faits successifs irréfragables.

Ainsi, par une remise en cause successive de ses certitudes, le questionné va peu à peu établir ce en quoi il croit de façon certaine et incontournable et ce qui est du domaine di dogme.

Cette démarche remettant en cause tout ce qui est imposé et non-certain va s’opposer aux fondements même de l’ordre établi et le mener à être condamné sous des prétextes divers, mais en fait parce qu’il fait vaciller les certitudes imposées par les tenants de l’ordre et du pouvoir. Il met la raison au-dessus de tout, y compris du divin.

En médiation, la démarche est la même basée sur la remise en question des certitude basées sur des procès d’intention, des interprétations nourrissant un émotionnel qui vient envahir et nourrir le conflit.

Le médiateur, par des interrogations successives amène le médié à remettre en cause ses certitudes et à s’en dégager pour accepter le doute et faire émerger une issue tenant compte des faits et de l’autre.

En cela, la démarche de la médiation est éminemment socratique.

  1. L’interlocuteur de Socrate soutient une thèse ;
  2. Socrate amène son interlocuteur à lui accorder des prémisses
  3. Socrate montre, avec l’assentiment de son interlocuteur, que ces prémisses entraînent une thèse contraire à la thèse initialement défendue ;
  4. Socrate affirme alors que la première thèse est fausse, et la seconde vraie.

C’est la maïeutique, fil conducteur de la philosophie et de la médiation. Puisque ce sont les médiés qui vont trouver l’issue.

 

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