Savoir décoder le langage non-verbal, c’est comme regarder un film avec l’image, le son, les sous-titres et les rushes de tournage en même temps.
Parmi toutes les formations consacrées au langage non-verbal, la méthode « BodySystemics » reste la plus pertinente pour décoder les attitudes et comportements corporels de nos interlocuteurs. Nous sommes nécessairement ancrés dans une culture et un contexte particuliers. Les gestes et les expressions faciales ne peuvent donc pas être exclusivement et strictement universels comme le prétendent certains, mais dépendent également du contexte. Etablir un listing exhaustif des items corporels repérés en dehors de la situation qui entoure le sujet n’a aucun sens et peut même prêter à confusion dans l’interaction.
Tenir compte de la relation entre les personnes
La nature de la communication dépend beaucoup de la nature de la relation entre les interlocuteurs. Selon que la relation existe ou pas, qu’elle soit de bonne qualité ou pas, que l’un se positionne en supériorité par rapport à l’autre ou pas, que le contexte soit favorable ou pas, etc., alors une même interaction pourra être interprétée de façon différente. La culture (rapport aux autres) et le contexte (rapport à l’environnement) influent pour beaucoup dans notre communication, qu’elle soit verbale ou corporelle.
C’est le mouvement qui prime
Le mouvement ne vous trahit pas, il vous traduit. Pourquoi, à un moment précis, votre interlocuteur ressent-il à ce point le besoin de changer de posture, de bouger, de se gratter, de se toucher, etc. ? C’est le mouvement qu’il importe d’observer et d’associer aux propos, aux observations, à la relation et au contexte. La méthode « BodySystemics » tente de comprendre la cognition et les comportements humains qui s’incarnent dans le corps à travers les comportements corporels. Dans cette optique, elle intègre le rapport qu’un individu entretient avec son contexte pour mieux comprendre ses intentions, ses émotions et ses motivations.
Neurosciences et cognition incarnée
Francisco Javier Varela (1946-2001), neurobiologiste, introduit le concept d’énaction selon lequel l’être vivant cherche à rester « en équilibre » dans l’environnement dans lequel il se situe (autopoïèse, homéostasie). L’intention, l’émotion et la pensée deviennent incarnées* et sont définies comme une résultante entre le corps, l’esprit et l’environnement. A partir de là, un comportement émerge (ou résulte) d’un individu à partir d’un processus interactif entre : la perception (sens) – l’action (motricité) – l’environnement (au sens large).
* la pensée, consciente ou non, s’inscrit avant tout dans le corps, on parle de cognition incarnée.
Pour aller plus loin : Les gestes de l’entreprise décryptés