Les conditions de travail aux hôpitaux publiques sont en dégradation continue, et le Centre Hospitalier Régional de Metz-Thionville n’est pas l’exception. Un article publié le 7 février dans le Républicain Lorrain met en évidence la nécessite de développer des démarches de qualité de vie au travail au sein du centre hospitalier.
Soumis à des restrictions budgétaires depuis de longues années, l’accélération et l’accroissement des déficits conduisent les établissements à réduire les effectifs, augmenter les temps et plages de présence ou accroître la flexibilité (augmentations du nombre d’heures supplémentaires, non-respect des cycles de travail, difficultés voire impossibilités de remplacer les absences, etc.)
Pour l’IEDRS, la qualité du travail, la qualité de vie au travail et la performance sont des concepts complémentaires et qui font partie d’un ensemble : quand les salariés se sentent utiles au sein de l’organisation et disposent des moyens nécessaires pour atteindre les objectifs assignés, l’efficacité collective augmente et par conséquent la performance des soins s’améliore.
Mais comment faire pour qu’un salarié se sente utile si la dégradation des conditions de travail s’aggrave constamment et les personnels souffrent de plus en plus ?
Déjà en 2011 la fédération CFDT de la santé avait piloté une étude auprès de 40 000 personnes issues du secteur paramédical : 492 établissements, 38 455 professionnels, dont 13 748 infirmiers, avaient répondu à un questionnaire portant sur trois thématiques principales : conditions de travail, organisation du travail et reconnaissance.
L’étude mettait en avant des conditions de travail difficiles : 93 % des personnels considèrent exercer un métier stressant (le taux augmente encore chez les chirurgiens et les soignants de gériatrie) et 71 % ont le sentiment que celui-ci a « un effet négatif sur leur santé ». Il serait responsable de douleurs musculaires, de problèmes de sommeil et d’autres pathologies liées au stress.
Pour améliorer la qualité de vie au travail il est essentiel de mettre ou remettre l’humain au centre de nos préoccupations. C’est associer l’ensemble des acteurs dans la mise en œuvre concrète d’une démarche, un projet en commun autour du bien être au travail :
– La contribution de l’ensemble des acteurs à la définition objective de leurs rôles et missions, des objectifs à atteindre, des moyens pour les réaliser, des contraintes inhérentes à chaque métier. C’est aussi connaître les rôles et missions de nos collègues avec qui nous sommes en contact. C’est simplement « redonner du sens au travail » par la « Qualité du Travail »
– La recherche de manière systémique de tout ce qui va contribuer à faire en sorte que notre travail sera de qualité : quels sont les éléments qui font que nous sommes motivés dans les actions que nous accomplissons au quotidien :
- Des relations apaisées avec mes collègues, mon supérieur
- Des moyens en état de fonctionnement
- Des ressources humaines formées
- Une formation continue
- Un revenu en rapport
- Des avantages sociaux
- Une autonomie dans mon travail
- Une reconnaissance de mon travail
- Une évaluation professionnelle de mon métier
- Etc…
– Et la mise en place d’indicateurs objectifs en concertation avec les acteurs concernés pour évaluer les impacts de notre rôle sur l’organisation à différents niveaux, c’est l’aspect de notre performance qui contribue au résultat final de mon organisation
- Mesure de la satisfaction des patients
- Indicateurs « infections aux soins »
- Qualité de la tenue des dossiers des patients
- Etc …