Les stagiaires de la dernière session du Luxembourg ont finalement trouvé leur nom : Alice. Ils nous expliquent le pourquoi de leur choix :
Les « Alice » sont dotées d’une grande intuition. Elles aiment beaucoup la communication et vont très facilement vers les autres. Pragmatiques, elles brillent de leur calme et de leur sérénité dans les situations les plus compliquées.
Les premiers pas d’Alice au Pays des Merveilles la font plonger dans un trou au pied d’un arbre. Elle rejoint les racines là où tout commence (les racines en médiation traduisent les raisons profondes et souvent cachées de la situation conflictuelle). Tout le parcours de cette héroïne dans le pays des merveilles est une succession de remises en question, d’introspection et de choix.
Alice comprend face à ses interlocuteurs qu’elle ne sait pas grand-chose. Elle se cherche constamment. Elle rencontre diverses créatures avec lesquelles elle entretient des relations conflictuelles (elle les vexe souvent car elle ne connaît pas les lois du monde dans lequel elle arrive, elle ne se reconnaît plus, elle ne trouve pas vraiment sa place dans ce monde merveilleux).
En tant que médiateur nous devons faire notre chemin. Celui d’aller chercher à l’intérieur de nous-même pour recevoir nos propres conflits et nos propres souffrances afin d’être capable d’accueillir ceux des autres. Comme le personnage d’Alice nous devons répondre à cette question sur l’identité : « Qui suis-je ? »
La médiation est un processus de rencontre de soi et de l’autre, c’est avoir besoin de l’autre pour être soi-même. Elle amène des parties en conflits à trouver des solutions, de l’apaisement, voire un début de cheminement vers une éventuelle pacification. Elle est également un moyen de développer la connaissance de soi : découvrir le monde qui émane de soi, être renseigné sur soi-même, sur ses modes de fonctionnement et pouvoir transformer cela.
Elle permet de voir en l’autre une opportunité de se découvrir soi-même et ainsi pouvoir mettre cette version de soi au service des autres comme un miroir. Notre rôle et notre fonction ne se résument donc pas uniquement à la connaissance et à l’application d’un processus. L’humain avec ses qualités, ses défauts, sa pluralité reste au cœur de la médiation.
Pour le médiateur tout est bon à prendre. Il faut pour cela être en éveil à tout instant. Il faut se mettre en condition pour recevoir. « Pour appréhender le mystère, la rencontre ne peut se faire qu’à travers le questionnement. » Jacqueline MORINEAU.
Alice en fait l’expérience tout au long de ses aventures. L’une des finalités de la médiation serait-elle donc d’arriver à trouver la clé pour ouvrir la porte d’Alice afin de retrouver en soi sa propre vérité, ses émotions et sa sensibilité ?
Pourquoi avoir choisi ce nom de groupe ?
Alice est un personnage curieux, patient, attentif et en quête d’identité. La question du « Qui suis-je ?» peut nous rappeler que nous ne sommes pas des surhommes et que nous évoluons en fonction de nos émotions propres et de notre vécu. Y répondre c’est nous permettre en tant qu’étudiants médiateur de présenter un miroir limpide.
Il s’agit d’apprendre à se connaître en révélant son moi intérieur et permettre ainsi, d’amener aux médiés un miroir de plus en plus net et silencieux dans les phases d’écoute et d’accueil, de neutralité et de précision dans les moments de reformulation.
« On ne franchit jamais qu’une porte à sa taille » Jacques Lacan, psychanalyste