Vous vous êtes positionnés sur vos émotions en entreprise et nous vous en remercions. Vous trouverez ci-dessous les résultats de ce sondage.

Sondage IEDRS - cartographie des emotions en entreprise

Les articles suivants viendront étayer l’analyse des résultats de celui-ci :

 

Une question vous a également été posée concernant le Chief Happinness Officer. 46 % d’entre vous n’ont pas réussi à se positionner sur l’utilité de ce nouveau métier.Sondage IEDRS - cartographie des emotions en entrepriseAinsi, en bons médiateurs professionnels que sont Christophe de Meeûs et Arnaud Despinoy, ils se sont pris au jeu du « pour et contre » ce nouveau métier (petit exercice qui devrait rappeler des souvenirs à nos stagiaires en formation consultant Médiateur…).

Leur contribution vous permettra, peut-être, de vous positionner, ou bien de laisser le bénéfice du doute à ce nouveau métier.

Arnaud : Le bien-être au travail… Un emploi à temps plein !

Christophe : Le bien-être au travail est l’affaire de tous… Tout simplement

 

Le monde du travail perd-il la tête ?

Arnaud

Le bonheur au travail… Réel projet ou chimère ? Mesdames, messieurs, vous vous croyez au pays des bisounours ou croyez encore au père Noël ? L’étymologie du mot travail trouve sa source dans la torture, la souffrance et la contrainte. Alors, associer les mots « travail et bonheur » n’est-il pas en soi une aberration, une utopie ? Et c’est justement parce que la tâche se transforme en un vœu pieux que c’est si difficile pour un manager d’arriver à contenter tout le monde, dans le meilleur des mondes. Et puis quoi encore ? Le monde du travail, des technologies, de la concurrence, de la course au prix, des crises, requiert que l’on pense le travail autrement, avec d’autres paradigmes et surtout, une autre vision davantage multidimensionnelle dans un monde parfois encore en 2D et en noir et blanc.

Christophe

Perd-il de la clairvoyance ; à l’annonce grandissante des problématiques liées à la souffrance au travail, nos grands donneurs de leçons professionnels, consultants en Ressources Humaines et autres spécialistes du monde du travail (ARACT – ANACT et autres) imaginent toutes sortes de choses pour pallier les carences, les errements de nos gouvernants. Et nous y allons à grand coup de normes et procédures et la mise en place de  responsables de ceci, de cela, indicateurs par-ci, par-là, et le dernier concept est le « Chief Happiness Officer », la cerise sur le gâteau.

Comme pour la qualité de nos productions et de nos services, il a fallu tomber dans le phénomène du « Responsable Qualité » celui qui doit tout porter, faire, construire et manager.

 

Qui est finalement responsable ?

Arnaud

Les écoles françaises apportent à elles seules, la somme des compétences nécessaires et requises pour produire, seul(e) ou à plusieurs, dans le respect des technicités et contraintes politicio-juridico-financières. Dès le plus jeune âge, on nous apprend à faire fonctionner nos neurones dans ce sens. Mais dans quelle école apprend-on à se parler, à se comprendre, à travailler ensemble, à donner du sens au collectif, à s’auto-responsabiliser quant à nos comportements facilitants comme à nos comportements « entravants » ? Dans quelle école ravive-t-on notre cerveau limbique plutôt que de l’étouffer à coup de formules mathématiques, scientifiques, grammaticales, mécaniques, méthodologiques, etc. ? Non, ce n’est pas dans notre culture (depuis notre éducation) et depuis toujours nous ne sommes formés qu’à la performance, la rentabilité et la productivité. Ouvriers et managers doivent oeuvrer dans ce sens, depuis toujours. Qui est responsable de cela ? Autant accuser Frederick Winslow Taylor, après tout, il ne risque plus de vous contredire… Bref, comment porter la responsabilité d’une chose sur laquelle on n’est pas sensibilisé, pour laquelle on n’est pas formé, que l’on ne nous demande pas et qui semble tellement impossible à réaliser, dans la mesure où le bonheur des uns risque de devenir vite incompatible avec l’espace de liberté des autres.

 

Christophe

La qualité de nos productions et services relève de la notion simple de responsabilité individuelle et collective de l’ensemble des acteurs de l’entreprise publique ou privée. Chacun se trouve être rémunéré pour mettre en place la qualité du travail pour lequel il est employé. C’est le sens et l’essence même de son travail, de son rôle au sein de l’organisation. À chaque stade de l’organisation professionnelle, chacun prend la mesure de sa responsabilité.

Autrement dit, chaque responsable, à quelques niveaux que ce soit, est « responsable » de la qualité de la prestation qu’il réalise.

A-t-on besoin alors d’un responsable de la qualité ? Il serait plus pertinent de travailler en collaboratif sur une telle dynamique qui ne peut être que « collective », par l’intermédiaire  de comités de direction qualité. Ma réflexion est identique pour la sécurité et l’environnement. La direction générale a en charge la mission de piloter, développer, diffuser ces principes qui sont les valeurs mêmes de l’entreprise.

Et la QVT, qui est responsable ?

Arnaud

Alors, en ce qui concerne la qualité de vie au travail, le sujet est tellement compliqué (sinon complexe) à aborder qu’enfin des personnes bien-pensantes ont envisagé que cela soit le fruit d’une compétence particulière, identifiée, qualifiée et disposant d’une autorité suffisante pour faire valoir que les changements suggérés soient appliqués. Le nombre de paramètres, de disparités, d’intérêts, de personnalités, de contraintes techniques et juridiques, de réticences… à prendre en compte est tellement important que cela requièrt qu’une personne disposant d’une intelligence intellectuelle, émotionnelle, organisationnelle et relationnelle, ainsi que de l’autorité nécessaire, prenne en charge cette mission devenue essentielle à la survie de l’entreprise : rendre ce travail de plus en plus exigeant, le moins douloureux possible. C’est pourquoi, afin de soulager les managers de cette tâche, oh combien compliquée, il devient urgent que les entreprises se dotent d’un GO du bonheur : le chief happiness officer.

Christophe

Alors, pour ce qui concerne la qualité de vie au travail, c’est encore plus criant. N’est-ce-pas au manager de piloter ses services avec bienveillance, avec respect, avec pertinence en ne perdant pas le bon sens des relations humaines et les savoir-faire et savoir-être de chacun de ses collaborateurs ? Redonner du sens au travail passe par une responsabilité partagée de tout ce qui concourt à la qualité qu’elle soit de service, du travail, de la vie au travail dans l’environnement concerné, de la sécurité des individus et de son organisation.

Autrement dit, chaque responsable, à quelques niveaux que ce soit, est « responsable » de la qualité de la prestation qu’il réalise.

A-t-on besoin alors d’un responsable de la qualité ? Il serait plus pertinent de travailler en collaboratif sur une telle dynamique qui ne peut être que « collective », par l’intermédiaire  de comités de direction qualité. Ma réflexion est identique pour la sécurité et l’environnement. La direction générale a en charge la mission de piloter, développer, diffuser ces principes qui sont les valeurs mêmes de l’entreprise.

Le sens du travail

Arnaud

Le besoin d’autonomie est révélé (enquêtes nationales) comme un des 3 premiers facteurs considérés comme essentiels à la qualité de vie au travail, et pour répondre à ce besoin nous créons un poste de responsable QVT ou CHO. Rendons hommage à ces entreprises qui ont le courage d’investir pour le bien-être de leurs employés. Identifier et analyser les causes d’une souffrance grandissante et y apporter des solutions, en soutien, accompagnement et support de l’encadrement et de la direction, afin de redonner du sens au travail tout en se préoccupant des contraintes inhérentes à cette « pénibilité moderne » qu’est la souffrance au travail, un ressenti douloureux qui freine autant la sécurité que la productivité. Pouvoir enfin se recentrer sur la tâche, y consacrer toutes nos compétences intellectuelles et physiques avec l’assurance que quelqu’un est vigilant, pour nous, à ce que tout se déroule sans risque. Si j’ai conscience de l’intérêt que l’entreprise porte à ma personne et à mon travail alors cela donne du sens à ma mission, à ma fonction. Une entreprise qui investit dans ces valeurs et dans ma sécurité, mérite que je m’y investisse également.

Christophe

Rendons à nos salariés et agents les responsabilités qui leur incombent et qui redonnent du sens au travail.

Le besoin d’autonomie est révélé (enquêtes nationales) comme un des 3 premiers facteurs considérés comme essentiels à la qualité de vie au travail et pour répondre à ce besoin nous créons un poste de responsable QVT ou CHO. Étonnant non ? Ne sommes-nous pas venus tout simplement et par facilité à travailler sur l’effet et non sur les causes des problèmes de souffrance au travail en affichant à tous les salariés et agents qu’il existe quelqu’un dans l’organisation qui s’occupe du bien-être. Le message peut être très ambigu : le bien-être doit donc venir du responsable nommé, c’est son boulot, moi, salarié ou agent, ce que j’en pense cela n’a pas d’importance, maintenant que j’ai quelqu’un sur qui taper, c’est plus simple.

Arrêtons de mettre des responsables, soyons responsables, soyons dans la pertinence des rôles et missions de chacun des acteurs et actrices de nos organisations et revenons aux réalités du terrain : c’est un coordinateur, un animateur dont l’entreprise a besoin pour bien diffuser un état d’esprit collectif à la notion de responsabilité. Chaque individu est responsable, à sa mesure, de la qualité de sa prestation, de son bien-être, de sa sécurité et de celle de ses collaborateurs, en fonction de son rôle dans l’organisation.

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